La santé mentale : un sujet tabou en Afrique
La santé mentale : un sujet tabou en Afrique La santé mentale est devenue un réel sujet d’actualité. Des sportives de haut niveau comme la
Mounou Désiré Koffi
Tout le monde connaît déjà les petites voitures ou des petits cendriers en cannettes de coca. Mais avez-vous déjà vu ces incroyables créatures en chambres à air ou ces coupes de fruits et saladiers en fils téléphoniques ? En Afrique, la nécessité de récupération des matériaux est imposée par une économie de pénurie où l’on répare et utilise les objets le plus longtemps possible. Un seul exemple : la durée de vie surprenante des voitures sur le continent africain grâce à un travail d’ingéniosité et d’inventivité exceptionnel des mécaniciens-auto. Rien de surprenant alors que le recyclage artistique, l’Upcycling soit un domaine investi par les artistes et designers africains. Une véritable politique de développement durable se met alors en place et permet à certains artistes de développer des objets en récup’. Voici le portrait de 6 d’entre eux.
Mounou Désiré Koffi
Artiste plasticien ivoirien, Mounou Désiré Koffi a depuis quatre ans donné une nouvelle vie aux téléphones portables cassés et trop vieux pour être réparés. Il les démonte, les découpe, puis colle les bouts de claviers et d’écrans sur ses tableaux. Le résultat est coloré et très original. Avec ses œuvres, cet artiste se veut une critique de la société de consommation où le temps de vie d’un objet est équivalent à celui d’une batterie de smartphone. Il veut responsabiliser le consommateur sur l’empreinte qu’il laisse sur la planète. Il souhaite inciter à trier ses déchets et les recycler le plus possible. Et il utilise des téléphones portables usagés parce qu’il veut surtout attirer l’attention sur les déchets électroniques. Car les téléphones, les télévisions, les ordinateurs, etc., contiennent des matériaux polluants et dangereux pour la santé, qui peuvent se répandre dans la nature s’ils ne sont pas jetés et recyclés correctement.
Mbongeni Buthelezi
Mbongeni Buthelezi est un artiste sud-africain qui a décidé de voir l’accumulation de déchets plastiques dans son pays comme une opportunité pour en faire des œuvres d’art. Depuis plus de vingt ans, il collectionne les sacs et les emballages pour les transformer en tableaux ou en sculptures. Alors qu’il était encore étudiant et qu’il n’avait pas les moyens d’acheter du matériel pour peindre, Mbongeni Buthelezi a développé une technique bien particulière. Il utilise de larges bouts de plastique, ou au contraire de fines bandelettes qu’il chauffe pour qu’elles adhèrent sur de grandes planches. De loin, ses œuvres terminées – très souvent des portraits – peuvent être prises pour des peintures à l’huile. Il espère aujourd’hui pouvoir éveiller les consciences avec son art. Il est la preuve qu’il est possible de faire quelque chose de positif avec toutes ces ordures. Grâce à sa technique unique, Mbongeni Buthelezi a déjà été exposé dans des musées du monde entier.
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Ousmane Sow, Le Guerrier Debout
Ousmane Sow, un artiste sénégalais aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands sculpteurs contemporains, a créé ses sculptures grâce à une technique très personnelle. Sur une armature faite de métal, de paille, de plastique, de toile de jute et d’autres matériaux, il modèle son sujet en étalant une pâte de sa composition faite de terre et de minéraux mélangés à divers produits et longtemps macérés. L’homme est au centre de son œuvre, ses statues sont toujours plus grandes que la moyenne, les corps athlétiques et musclés, leur donnent un aspect protecteur. L’aspect terreux de la pâte accentue l’effet de fragilité des personnages et leurs visages peints en bleu, gris et blanc sont très expressifs (souvent tristes et doux) ce qui suscitent chez les spectateurs une réelle empathie. Ousmane Sow travaille par séries, il s’intéresse aux ethnies d’Afrique puis, avec la Bataille de Little Big Horn, aux Sioux d’Amérique. En 1999, l’exposition de ses œuvres sur le Pont des Arts, à Paris, est visitée par trois millions de personnes, achevant de lui apporter la reconnaissance du grand public après celles des milieux artistiques. Depuis, son œuvre a été exposée dans une vingtaine de lieux, dont le Whitney Museum à New York.
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Romuald Hazoumè, La Bouche du Roi, 1998–2005, British Museum, London (photo by Benedict Johnson VG Bild-Kunst, Bonn 2016).
Artiste béninois, Romuald Hazoumè a initié le développement d’un concept artistique à partir de bidons d’essence et de plastique en créant de façon surprenante des masques qui ressemblent à ceux utilisés dans la culture africaine traditionnelle.
Il se fit connaître grâce à la reconnaissance de son travail « LA BOUCHE DU ROI » qui a été exposé au Royaume-Uni lors des commémorations du bicentenaire de l’Acte de loi de 1807 sur le commerce des esclaves. Réalisé à partir d’une gravure du XVIII siècle montrant un navire transportant des esclaves, l’œuvre rassemble plus de 300 masques faits de bidons d’essence qui symbolisent les esclaves. Cette œuvre montre l’engagement de l’artiste contre la souffrance humaine et l’injustice sociale en plaidant pour la liberté, le respect et la dignité. Romuald Hazoumè réinvestit l’Histoire et ses recherches se traduisent dans des oeuvres monumentales et percutantes, désignant son engagement contre toutes formes d’esclavage, de corruption, de trafic qu’il dresse comme les ultimes témoignages des dérives actuelles. Il présente en ce moment son œuvre pour l’exposition “Ex Africa” au musée du Quai Branly-Jacques-Chirac.
Gonçalo Mabunda, The Impenetrable Throne, 2019.
Gonçalo Mabunda est un artiste et militant anti-guerre Mozambicain. Témoin des violences de la guerre civile au cours de sa jeunesse, il intègre en 1995 le projet Arms into Art, qui à partir d’armes récupérées à la fin de la guerre, vise à créer des œuvres d’art. Se saisissant d’instruments de destruction comme l’ AK 47, le lance-roquettes ou encore le pistolet et en s’appuyant sur l’imagerie de l’artisanat traditionnel africain, Gonçalo Mabunda élabore des figures anthropomorphiques, s’attaque à la représentation du pouvoir avec ses trônes et dénonce l’absurdité de la guerre. Ses œuvres sont exposées notamment dans les collections permanentes du Centre Pompidou à Paris, du Musée d’art et du Design de New York, du Victoria et Albert Museum de Londres ainsi que du Tropen Museum d’Amsterdam . Il participe pour la première fois en 2015 à la Biennale de Venise et est invité, en 2019, à y représenter son pays. À l’occasion de la foire d’art de Cape Town de 2018, Caroline Smulders organise un solo show autour de l’œuvre de Gonçalo Mabunda.
Dodji Efoui, En attendant, 2015.
A la fois peintre, plasticien, musicien multi-instrumentiste, ce Togolais iconoclaste est un touche-à-tout de talent. Il fait partie de ces artistes qui innovent, et étonnent. Il était le premier à Lomé à avoir inventé « l’homme toile », un concept d’exhibition éphémère où le corps humain sert de support que le plasticien exploite et y peint dessus à guise afin d’extérioriser ses émotions. Dodji Efoui s’inscrit dans une vision de recyclage, en tableaux tout comme en sculpture, puisque ses œuvres sont fabriqué de toutes pièces par de matériaux récupérés : Là c’est des tableaux de collage à partir de cannettes de bières ou de sucreries fixé par de petits clous sur des fenêtres issus de vieux bâtisses coloniale ; De l’autre côté de son atelier , c’est des petits bonhommes montés avec des boîtes de conserve qu’il relient avec des fils de fer. Il souhaite mettre en exergue une société de consommation, poussée par l’envie excessive de posséder, d’envahir les espaces.
Surnommé dans le milieu de la musique ‘Togbui gakpo’ « le père de la ferraille, en Ewé » à cause de son assemblage de percussions ; bidouillage qu’il a créé avec des bidons, calebasse, bouteilles, casserole renversé, gon, le tout soutenus par un système de soudure en métal agencé sur mesure, il expérimente les percussions. Ainsi, il a déjà joué sur scène, à plusieurs reprises avec Elom 20ce, rappeur militant dans les centres culturels de Lomé. Il collabore également avec Kézita la Reggae woman de la musique togolaise et sa consœur Belinda Adjoa Sika.
Sources :
https://www.1jour1actu.com/culture/artiste-art-recyclagehttps://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/mounou-desire-koffi-l-artiste-deconnecte_5474828_3212.html
https://www.rfi.fr/fr/afrique/20191118-afrique-sud-dechets-recyclage-upcycling-buthelezi-oeuvres-art-tableaux-sculptures
https://www.biographie-peintre-analyse.com/2009/07/07/biographie-du-sculpteur-ousmane-sow/#:~:text=Ousman%20Sow%20est%20un%20sculpteur,grands%20sculpteurs%20de%20sa%20g%C3%A9n%C3%A9ration.&text=Ousmane%20Sow%20na%C3%AEt%20%C3%A0%20Dakar,les%20plus%20chauds%20de%20Dakar.
https://blog.alsoknownas-clothing.com/fr/articles/romuald-hazoume-aka-lartiste-bidon
https://www.universalis.fr/encyclopedie/romuald-hazoume/
http://www.magnin-a.com/fr/artistes/presentation/46/romuald-hazoume
https://www.lepoint.fr/culture/artistes-au-travail-romuald-hazoume-on-ne-peut-qu-avancer-06-02-2021-2412869_3.php
https://www.lagalerieafricaine.com/goncalo-mabunda
http://www.magnin-a.com/fr/artistes/presentation/858/goncalo-mabunda
https://www.artistes-artisans.com/post/dodji-efoui
https://le-balafon.com/31-upcyclinghttps://www.afrique.fr/culturel/art-de-vivre-le-recyclage-encore-encore/
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