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Santé maternelle en Afrique: Quelles perspectives ?

Assurance santé digitale Susu

En cette semaine qui célèbre la fête des mères, l’équipe Susu a décidé de se pencher sur les principaux problèmes et solutions qui touchent à la santé maternelle en Afrique. Où en sommes-nous ? Quelles mesures, quelles innovations, quelles bonnes nouvelles nous permettront d’affronter la prochaine décennie avec optimisme? Voici un état des lieux pour mieux se situer sur la question.

Mortalité maternelle

Le problème: En Afrique subsaharienne, environ 550 femmes meurent chaque jour de causes évitables découlant de complications liées à la grossesse et à l’accouchement – ce qui représente 66 % des décès liés à la grossesse et à l’accouchement à l’échelle mondiale.

 

L’innovation: L’application Safe Delivery est une application pour smartphone qui permet aux accoucheuses qualifiées d’accéder instantanément aux directives cliniques sur les soins obstétriques et néonatals d’urgence de base. L’application tire parti de l’omniprésence croissante des téléphones portables pour fournir des informations et des conseils qui peuvent sauver des vies.

 

Dans son livre “Startup Lions”, Samir Abd-El Krim décrit les fonctionnalités phares de cette application: 

 

“Financée par une fondation danoise, l’application mobile Safe Delivery apporte aux sages-femmes des conseils, de l’information médicale ainsi que animations d’une durée moyenne de 6 minutes, en langue locales oromo et amharique.

Régulièrement mises à jour, ces vidéos permettent aux sages-femmes de perfectionner leurs compétences obstétriques. Une fois téléchargées sur le mobile, les vidéos sont disponibles “offline”, c’est à dire qu’elles sont visualisables même sans connection, ce qui se révèle pratique au regard des importantes restrictions qui frappe constamment l’internet éthiopien. Les smartphones et la connection internet sont fournis gratuitement par l’équipe de Safe Delivery App dirigée par Feyisa Daro et chaque sage-femme bénéficie d’une journée entière de formation pour bien comprendre les fonctionnalités des appareils.”

 

Tout comme Susu, de plus en plus d’ innovations entrepreneuriales émergent pour pallier des problèmes d’accès aux soins de qualité. On peut citer “Gifted Mom” au Cameroun et au Nigeria, ou “Zero Mothers Die” au Ghana. Mais elles ne peuvent pas pour autant remplacer le rôle central des gouvernements africains. 

Une infrastructure à la traîne

Le problème: Les infrastructures nécessaires pour fonctionner au niveau le plus élémentaire de services de soins de santé de routine font défaut, sans parler des soins d’urgence.

 

L’opportunité : Exploiter l’expertise et l’innovation du secteur privé

 

Développement de produits, technologies de l’information, analyse de données, chaîne d’approvisionnement : ce ne sont là que quelques exemples de ce que le secteur privé apporte, au-delà des financements: des capacités distinctes qui peuvent contribuer à améliorer la santé et le développement plus rapidement, plus efficacement et avec un plus grand impact. Tirer parti de la portée et de la capacité des prestataires privés, et les inclure dans leurs programmes nationaux d’amélioration de la qualité peut permettre de garantir une meilleure qualité des soins dans l’ensemble du système de santé.

Des enfants qui donnent naissance à des enfants

Le problème: Un nombre élevé d’adolescentes continuent de mourir en couches, au Niger et au Bénin par exemple. Selon des rapports récents de l’OMS et du FNUAP, le Niger possède le taux de grossesses précoces le plus élevé au monde, avec 51 % des femmes âgées de 20 à 24 ans ayant donné naissance avant l’âge de 18 ans. Les adolescentes qui ont des grossesses précoces et non désirées sont confrontées à de nombreux obstacles sociaux et financiers qui les empêchent de poursuivre leurs études.

La solution: Les recommandations communément faites aux gouvernements Africains par les organisations expertes sont les suivantes: 

  • – Mettre fin à la discrimination fondée sur la grossesse à l’école
  • – Encourager  l’éducation des filles le plus longtemps possible par des mesures simples et accessibles
  • – Faciliter la reprise des études pour les jeunes filles suite à un accouchement 
  • – Adopter des programmes scolaires nationaux obligatoires pour tous incluant des enseignements sur la santé et les droits génésiques, un comportement sexuel responsable, la formation de relations saines, la prévention des grossesses et des mariages précoces, la prévention des infections sexuellement transmissibles, l’égalité des sexes. 

Prenez espoir: la santé maternelle est de plus en plus considérée comme  une priorité des dirigeants africains qui ont pris un engagement historique dans le cadre des Objectifs de Développement Durable: D’ici 2030, ils se sont engagés à contribuer à la réduction du taux mondial de mortalité maternelle à moins de 70 pour 100 000 naissances vivantes. Sachant que le problème de mortalité maternelle concerne particulièrement l’Afrique, cet engagement représente un défi de taille. 

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